Benoît XVI rappelle le primat du chant grégorien

Lettre au Grand chancelier de l’Institut pontifical de musique sacrée

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ROME, Mercredi 1er juin 2011 (ZENIT.org) – Benoît XVI a rappelé le « primat du chant grégorien » et l’importance de la musique sacrée dans une lettre envoyée au cardinal Zenon Grocholewski, Grand chancelier de l’Institut pontifical de musique sacrée, à l’occasion des célébrations du centenaire de la fondation de l’Institut.

Le cardinal en a fait la lecture le 26 mai dernier à l’ouverture du Congrès international de musique sacrée qui s’est conclu ce 1er juin.

Dans cette lettre, Benoît XVI a évoqué l’histoire de cette institution fondée par Pie X comme Ecole supérieure de Musique sacrée, puis élevée au rang d’Institut pontifical par Pie XI. Il s’agissait alors « d’un centre d’étude et d’enseignement qui puisse transmettre de manière fidèle et qualifiée les directives du souverain pontife, selon l’authentique et glorieuse tradition remontant à saint Grégoire le Grand », a expliqué le pape.

Durant ce centenaire, « cette Institution a assimilé, élaboré et transmis les contenus doctrinaux et pastoraux des documents pontificaux, tout comme de Vatican II, concernant la musique sacrée, afin qu’ils puissent éclairer et guider l’œuvre des compositeurs, des maîtres de chapelle, des liturgistes, des musiciens et de tous les formateurs de ce domaine ».

Benoît XVI a rappelé « le but de la musique sacrée » et « les critères fondamentaux de la tradition » : « le sens de la prière, de la dignité et de la beauté ; la pleine adhésion aux textes et aux gestes liturgiques ; l’implication de l’assemblée et donc l’adaptation légitime à la culture locale, en conservant, en même temps, l’universalité du langage ; le primat du chant grégorien comme modèle suprême de musique sacrée, et la valorisation sage d’autres formes expressives qui font partie du patrimoine historico-liturgique de l’Eglise, particulièrement, mais pas seulement, la polyphonie ; l’importance de la schola cantorum, en particulier dans les églises cathédrales ».

 

« Ce sont des critères importants », a poursuivi le pape, « à considérer attentivement, aujourd’hui encore ». Parfois en effet, ces éléments « comme la valeur du grand patrimoine ecclésial de la musique sacrée ou l’universalité qui est une caractéristique du chant grégorien, ont été retenus comme l’expression d’une conception répondant à un passé à oublier et à négliger, parce qu’il limitait la
liberté et la créativité des individus et des communautés ».

« Mais nous devons toujours nous redemander : qui est le sujet authentique de la liturgie ? », a insisté le pape. « La réponse est simple : l’Eglise ». « Ce n’est pas un individu ou un groupe qui célèbre la liturgie, mais c’est en premier lieu l’action de Dieu à travers l’Eglise qui a son histoire, sa riche tradition et sa créativité ».

« Sur la base de ces éléments sûrs et durables », a conclu le pape, « auxquels s’ajoute une expérience désormais séculaire, je vous encourage à mener votre service pour la formation professionnelle des étudiants, pour qu’ils acquièrent une compétence sérieuse et profonde dans les différentes disciplines de la musique sacrée ».

L’Institut pontifical de musique sacrée de Rome est une institution académique et scientifique érigée par le Siège apostolique. L’Institut a comme but l’enseignement des disciplines liturgico-musicales sous un aspect théorique, pratique et historique, ainsi que la promotion de la connaissance et de la diffusion du patrimoine traditionnel de la musique sacrée tout en favorisant les expressions artistiques appropriées aux cultures d’aujourd’hui.

Marine Soreau

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